L'artiste d'Août 2017 Marina Abramovic
- prescillalaz
- 9 août 2017
- 2 min de lecture
Elevée à la dure dans la bourgeoisie rouge de Tito, la kamikaze de la performance joue depuis quarante ans avec ses arcs et ses couteaux.
Née en 1946, formée à l'Ecole des beaux-arts de Belgrade, elle efface les frontières entre l'art de la vie, elle met en scène sa propre existence.
Comme lorsqu'elle dessinait l'étoile rouge de ses parents communistes autour de son nombril avec 'une lame de rasoir.
De 1975 à 1988, elle a officié au côté d'Ulay, son compagnon, dans des performances fusionnelles où ils pouvaient parfois s'embrasser jusqu'à s'étouffer (ah c'est beau l'amour) .
Après leur rupture, Marina se réinvente, elle fait du théâtre et continue ses performances.
Balkan baroque lui a valu un Lion d'or à la Biennale de Venise en 1997.
Là, quatre jours durant, elle a nettoyé à la brosse de fer mille cinq cents os d'animaux encore pleins de chair, au son de chants folkloriques des Balkans, rejouant ainsi le dépeçage de la Yougoslavie.
Je suis subjuguée par sa capacité à mettre son travail à la portée de tous.
A tel point que l'on ne sait plus si elle parle de l'art ou de la vie.
New York, printemps 2010. A l'affiche du MoMA : Tim Burton et Henri Cartier-Bresson.
La foule, chaque jour plus dense, n'est pas ici pour eux mais pour Miss Marina.
L'artiste reçoit elle-même les visiteurs un par un en face d'elle.
« Ces hommes et ces femmes étaient enfin regardés, ob
servés" dit-elle.
Marina Abramovic réactive l'art corporel, jusqu'à devenir la papesse internationale de la performance.
Elle envisage la performance comme un miroir offert aux spectateurs, elle s'en sert pour dépasser sa peur.
C'est une manière de dire aux gens qu'ils peuvent y parvenir tout autant qu'elle.
Savoir affronter la douleur est quelque chose de très ancien que l'on retrouve dans les rituels aborigènes par exemple, où l'on apprend à contrôler la douleur physique pour s'en libérer.
Mais aujourd'hui ses performances sont moins violentes mais plus difficiles à réaliser.
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