Le Premier ministre grec demande à Theresa May de rendre à nouveau les marbres d'Elgin
- prescillalaz
- 29 juin 2018
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Le Premier ministre grec, Alexis Tsipras, tente de remettre sur le devant de la scène l'hypothèse selon laquelle le Royaume-Uni devrait restituer des oeuvres datant de 2 500 ans du British Museum, qui ont été extraites de l'Acropole au XIXe siècle. Connu sous le nom de Marbres d'Elgin, les pierres constituaient autrefois environ la moitié d'une frise de 150 mères sur le Parthénon.
Les Marbres d'Elgin ont fait l'objet d'un intense débat sur le rapatriement au fil des ans. La Grèce a demandé à plusieurs reprises leur retour en vain, mais Tsipras pourrait espérer capitaliser sur une vague de rapatriements récents très médiatisés, y compris des biens renvoyés des Etats-Unis vers le Liban et la Grèce.
La Grèce a intensifié sa campagne de récupération des marbres depuis 2009, quand elle a ouvert un nouveau musée au pied de la colline de l'Acropole. En 2014, le précédent gouvernement grec a engagé une équipe juridique composée d'une avocate spécialisée dans les droits de l'homme, Amal Clooney, pour l'informer sur la question. Cette dernière demande a coïncidé avec la première visite officielle de Tsipras à Londres depuis son élection au poste de Premier ministre en 2015.
Il a soulevé la question lors d'une réunion avec le Premier ministre britannique Theresa May et a déclaré aux journalistes : "Les Marbres appartiennent au patrimoine culturel mondial mais leur place naturelle est le Parthénon."
Mais les experts britanniques ont souvent affirmé que la Grèce ne dispose pas d'un endroit approprié pour préserver les pièces. Lorsqu'on lui a demandé de répondre à la dernière demande de Tsipras, le British Muséum a fait cette déclaration :
Le British Museum raconte l'histoire de la réussite culturelle à travers le monde, depuis l'aube de l'histoire humaine il y a plus de deux millions d'années jusqu'à nos jours. Les sculptures du Parthénon sont une partie importante de cette histoire. Le musée est une ressource unique pour le monde: l'ampleur et la profondeur de sa collection permettent à un public mondial d'examiner les identités culturelles et d'explorer le réseau complexe de cultures humaines interconnectées. Les administrateurs prêtent abondamment partout dans le monde et plus de 3,5 millions d'objets de la collection sont disponibles pour étudier en ligne. Les sculptures du Parthénon sont un élément essentiel de cette collection mondiale interconnectée. Ils font partie du patrimoine commun du monde et transcendent les frontières politiques.
Les sculptures qui subsistent se trouvent dans des musées de six pays, dont le Louvre et le Vatican, bien que la majorité soit divisée à peu près également entre Athènes et Londres. "
Les administrateurs disent aussi qu'il serait impossible de réincorporer les sculptures dans le Parthénon. "Bien que partiellement reconstruit, le Parthénon est une ruine. Il est universellement reconnu que les sculptures qui existent encore ne pourraient jamais être retournées en toute sécurité au bâtiment: elles sont mieux vues et conservées dans les musées.

"Nous connaissons la position de la Grande-Bretagne, mais ce qui a une valeur particulière, c'est que cet effort est poursuivi", a déclaré Tsipras. "En temps voulu, nous trouverons de plus en plus de partisans de la position juste de la Grèce".
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