Un tableau « peint » par une intelligence artificielle bientôt vendu aux enchères
- prescillalaz
- 1 nov. 2018
- 2 min de lecture
C'est un grand pas pour le monde de l’art. À l'occasion d'une vente organisée à New York du 23 au 25 octobre, Christie’s a mis aux enchères une oeuvre d’art créée par une intelligence artificielle. Derrière cette toile, on retrouve le collectif parisien Obvious, qui cherche à nourrir le débat sur le statut des auteurs d'oeuvres numériques et artificielles.
On y voit un homme aux contours flous et déformés, avec une collerette blanche, rappelant certains sujets peints par l’artiste néerlandais Rembrandt van Rijn au XVIIe siècle. Celui-ci ne remplit ici que partiellement la toile, laissant un espace vide autour de la figure centrale. C'est pas vraiment parfait, mais le travail reste exceptionnel si l’on part du principe qu’une intelligence artificielle a grandement participé au projet.
Alors, comment arrive-t-on à ce fascinant résultat ? La toile est générée grâce à deux algorithmes mis en compétition : l’un s’inspire de 15 000 tableaux existants, l’autre doit juger si le travail en cours ressemble à celui d’un humain ou d’un robot. Comme le souligne le Huffington Post, le procédé – on l’appelle « GAN » – n’est pas nouveau puisqu’il date de 2014 et avait déjà servi à reproduire un Rembrandt.
On parle de « réseaux contradictoires » car l’image créée via cette méthode est donc le produit de deux algorithmes qui se confrontent l’un à l’autre : l’algo « generator » crée de nouvelles images à partir de 15 000 oeuvres peintes entre le XIVème et le XXème siècle qu'il « connaît ». Le second, « discriminator », tente quant à lui de reconnaître si les images proposées existent déjà, ou bien si elles ont été générées par un algorithme. Le premier algorithme essaie donc de contrer l’autre en permanence, ajustant ses propositions en fonction des résultats du premier, jusqu’à ce que l’algo « discriminator » ne puisse plus différencier une oeuvre produite par une main humaine d’une autre générée par une machine.
Est-ce de l’art pour autant ? Le débat est ouvert.

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