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Des odeurs entrent au musée



L’histoire regorge d’odeurs amenées à disparaître.

Nous ne saurons jamais vraiment quelle a pu être l’odeur de la bataille de Waterloo, de Londres au Moyen Âge ou du New York des années 30.

Par exemple, la naphtaline et les feuilles mortes qu’on brûle à l’automne sont des odeurs qui sont déjà en voie de disparition.


Des chercheuses et chercheurs dans le domaine olfactif, oeuvrent pour nous rapprocher le plus possible des odeurs présentes à certaines époques représentées dans des oeuvres d’art : devant le tableau de la bataille de Jan Willem Pieneman, daté de 1824, les visiteurs du musée d’Amsterdam, le Rijksmuseum, pourront sentir sur des bandelettes en papier ou dans des petits vaporisateurs réunis en collier “des odeurs de Waterloo”.

La transpiration causée par l’angoisse. Le crin de cheval. L’herbe mouillée, la terre après l’averse. Le soufre de la poudre à canon, l’eau de Cologne au romarin, à la bergamote et à l’orange amère, un soupçon de cuir...telle aurait été l’odeur de la retraite de Napoléon après Waterloo, en 1815.



Cette magie est rendue possible grâce à Caro Verbeek, historienne de l’art et chercheuse olfactive, en partenariat avec la parfumeuse Birgit Sijbrands, le créateur de parfums Bernardo Fleming, d’International Flavors & Fragrances, et le Rijksmuseum d’Amsterdam, dans le cadre d’un projet baptisé “Sur les traces des senteurs oubliées”.


L’art pour tous : l’expérience au musée, “un moyen de rendre l’art plus accessible”

L’entrée des odeurs dans les musées devrait rendre l’art plus accessible, notamment pour les malvoyants, ceux souffrant de troubles mentaux.

Marie Clapot, responsable adjointe de l’accessibilité au MET de New York a déclaré vouloir faire rentrer les odeurs au musée pour ces raisons : “On a beaucoup travaillé sur le toucher, avec des dispositifs tactiles, sur le mouvement, sur le son, et puis un jour, je me suis rendu compte qu’on n’avait pas fait grand-chose sur les odeurs, se souvient-elle. Ça va au-delà du côté amusant. C’est une manière de rendre une œuvre d’art accessible.”


Le musée du futur sera-t-il aussi olfactif ?

Cecilia Bembibre, chercheuse à l’Institute for Sustainable Heritage de l’University College de Londres, élabore une méthode d'archivage systématique des odeurs grâce à plusieurs méthodes.

Pour l’odeur des vieux livres, par exemple, elle scelle le livre afin que l’odeur puisse se concentrer pendant plusieurs jours puis fait appel à la chromatographie (méthode physico-chimique qui sert à séparer les différentes substances présentes dans un mélange) pour créer une sorte de recette pour les historiens.


À Paris, le Grand Musée du parfum consacre 1 400 mètres carrés à l’olfaction, aux odeurs, aux fragrances et à ceux qui les créent, sortis de l’imagination de Guillaume de Maussion : "Je suis comme tout le monde, j’adore le parfum, j’en porte, mais rien de plus. Je m’étonnais simplement que les gens en sachent si peu alors que les fragrances relèvent du quotidien et font tant rêver".





 
 
 

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